La Nissan Slyline, c’est déjà un mythe en soi. Mais dans cette lignée qui a duré 50 ans, avant que le nom disparaisse avec l’arrivée de la R35, la Sky a connu des modèles et des séries limitées qui ont su forger et entretenir la légende. KPGC10, Z Tune, 400R, Vspec II… Mais celle qui a su s’imposer comme le Saint Graal des adeptes de Godzilla, c’est sans hésitation la Nissan Skyline R33 LM !
La Skyline a vu le jour en 57 sous la marque de Prince… Puis en 66, c’est le logo Nissan qui va venir se poser sur sa calandre. Enfin, c’est en 69 que débarque la première GTR. Voilà grosso modo les dates phares de son histoire.
Avec la R33 LM, nous sommes au début des 90’s. Le championnat du Monde des voitures de sport vit une petite révolution. Comme d’hab à la fin des 80’s, les budgets s’envolent. Les constructeurs lâchent les dollars et les écuries officielles ont une puissance de tir financière équivalente à celle de la F1 ! Sauf que les teams privés commencent à jeter l’éponge, impossible de suivre la cadence et condamnées à devoir se contenter du fond de grille.
Les instances internationales du sport auto se voient contraintes de modifier le règlement pour remettre un peu d’ordre dans tout ça. Et en 93, les choses vont changer, le Groupe C est arrêté et remplacé par l’arrivé des GT avec un règlement calqué sur celui du nouveau BPR qui entrera en jeu en 94 et dont les voitures homologuées doivent obligatoirement être des évolutions course de supersportives et supercars routières, réparties ensuite en 3 catégories de GT1, GT2 et GT3.
Du coup chez Nissan, les R90 et R91 sont poussées à la retraite. La marque se retire officiellement de la course auto, laissant alors la place à Nismo qui va désormais se faire un nom en dehors du Japon. La branche motorsport du constructeur japonais va alors s’emparer de la sportive de la gamme, la Skyline R33 GTR, pour lui faire subir une cure d’hormones et la faire homologuer en GT1 pour participer aux 24h du Mans en 95.
Pour devenir LM, Godzilla va d’abord avoir droit à un régime drastique pour tomber à 1150 kg. La transmission passe en propu. Au niveau de RB26DETT, il reçoit spécifications GrN pour passer en 400+. Pour optimiser l’aéro, le refroidissement et pouvoir élargir les voies, le coupé japonais reçoit un kit XXL qui la transforme et rend encore plus bestiale.
Mais avant d’aller tenter sa chance dans les Hunaudières, il fallait d’abord obtenir le ticket d’entrée en GT1. Et pour cela, le règlement était simple. Il fallait que la base découle d’un modèle de série et que la version GT1 ait au moins une version homologuée route… Certains constructeurs iront jusqu’à une petite production limitée (McLaren, Porsche 993 GT1, Mercedes CLK GTR…) quand d’autres se contenteront de respecter le règlement à la lettre en assemblant une seule routière (Toyota GT One, Lotus Elise GT1…) et ce sera le cas de la Skyline R33 LM.
La voiture est grise et arbore fièrement les badges LM dans la calandre et sur les fesses. Ses ailes ont gagné 5 cm de largeur de chaque côté. La face avant est largement aéré, tout comme le capot et les bas de caisse qui se terminent sur une prise d’air de chaque côté qui se charge de refroidir les freins. Le cul est large et massif et équipé d’un diffuseur et un aileron en carbone vient se poser sur le coffre.
Les jantes Rays semblent perdues dans ces arches de roues hypertrophiées… Pourtant, elles sont en 12 et 12 3/4 x 18′, chaussées en 315 et 335/40 R 18 !
Dans l’habitacle, à part le volant Nismo en peau retournée et les baquets Recaro avec leur sellerie spécifique, rien ne vient semer le doute par rapport à une GTR d’origine… Tout comme le 6 en ligne biturbo qui sur la version routière, a été dégonflé à 300 ch.
Niveau course, Nismo aligne deux voitures pour l’édition 95 des 24h du Mans, confiées à des équipages 100% japonais. La N°23 abandonnera au 157ème tour avec une boite cassée. L’autre R33 LM terminera l’épreuve à la 10ème place avec pour satisfaction d’être la 1ère GT1 derrière l’armada des McLaren F1. Il s’agira du meilleur résultat pour Godzilla dans la Sarthe puisque le retour des deux voitures l’année suivante se soldera par une 15ème place et un nouvel abandon. Puis en 97, c’est la R390 qui viendra tenter sa chance… mais ceci est une autre histoire !
Les deux voitures de course sont au musée Nissan au Japon et la version route qui a servi d’homologation est conservée précieusement par Nissan DNA Garage en Angleterre, où elle bénéficie d’une équipe d’ingénieurs qui la bichonne en gants blancs ! Chacune de ses apparitions fait l’effet d’un évènement. Sachez qu’à sa nomination à la tête du groupe, Carlos Ghosn a souhaité essayer la R33 LM… sa demande a été refusée !
Donc si comme Carlos vous souhaitez savoir c’qu’elle a dans le bide, il ne vous reste plus que la solution virtuelle avec Gran Turismo ou Forza !
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