La Datsun 240z ou FairladyZ est une véritable muse pour les amateurs de vielles japonaises. Petit coupé à caractère sportif, elle veut détrôner ses rivales européennes sur le sol américain. Vous dites « petite bouille sympathique ? » Je dis plutôt qu’elle a un beau p’tit cul. Retour sur la Nissan / Datsun qui a réussi à jouer dans la cour des grands.
Datsun, c’est Nissan qui veut conquérir le monde. Les 3 premières lettres viennent des 3 noms des investisseurs à l’origine de la marque au début du siècle dernier. Je vais pas rentrer dans les détails, c’est des noms évidemment imprononçables. En 1931 une DATson est présentée (« fils de DAT » une fois traduit), on remplace le « o » par un « u » et on obtient la marque Datsun pour faire référence au soleil levant. Marque qui, disparaîtra en 1981. Au japon, la 240z est vendue sous le nom « Nissan FairladyZ ». Que de poésie !
Je sais pas si c’est volontaire, mais en anglais « Dat » c’est aussi une version plus courte et percutante de « That ». Donc, « dat sun ! » c’est aussi pour dire « t’as vu ce soleil ?! ». Ou alors « Shake dat ass ! » pas besoin de vous faire un dessin, c’est sûrement ce qu’ont dit les américains quand ils ont vu débarquer la Datsun 240z présentée dans la fin des années ’60.
La recette est simple. Il faut faire un coupé économique, un brin sportif, et que ça plaise aux américains. C’est réussi. En 1969, vous pouviez vous procurer une 240z pour 3526 dollars. Ce qui donnerait aujourd’hui avec l’inflation, environ 23 000 dollars. La moitié d’une Nissan 370z 2020. Bon, c’est incomparable, mais ça nous donne une idée de la douille incroyable qu’on se prend dans les dents.
Les ingénieurs de chez Nissan ont déroulé la liste des pièces en stock et ont tapé dans tout et n’importe quoi pour pouvoir réussir avec brio ce petit coupé. Niveau châssis, on a des jambes de suspensions et des bras inférieurs de la Nissan Laurel 1800, et à l’arrière, le système de suspension provient d’une Lotus Elan. Le moteur est un 4 cylindres de la Nissan Bluebird 510 sur lequel ils ont rajouté 2 cylindres pour déconner. Et finalement, le soufflé, est bien monté. 116 712 exemplaires vendus, on peu parler de succès !
Des lignes vives, un style rétro attachant, mis à part les problèmes récurrents de rouilles comme sur beaucoup de japonaises (pour pas dire toutes), elle est parfaite pour nos petits cœurs de nostalgiques qui aiment quand ça ronfle et quand ça sent l’essence. Alimentée par deux carbus SU, elle produit 150 ch SAE soit environ 130 ch din. On oserait pas se frotter à une Mustang Fastback de ’67, mais on peut déjà ruiner quelques Porsche 914 !
En position GT, bien placé au volant, on apprécie énormément ce tableau de bord typé sportif avec ses cadrans enfoncés. Volant tulipé, couleurs disco, plastique noir qui craque, 4 vitesses, ça sent fort les années ’70. Ca sent tellement fort, qu’on pourrait croire qu’il y a des flacons de LSD et des champis’ dans la boîte à gants. Roufla quoi ? Rouflaquettes ?
Cet exemplaire ici présent, est affublé d’extensions d’ailes, d’une lame avant agressive, de jantes Rota dorées en 16″ à gros déport et comme il fallait acquérir des pneumatiques pas cher pour cette auto, elles ont été enrobées par du Toyo avant de bénéficier d’une suspat’ rabaissée. De plus, un 2.8L 6 cylindres de 150 ch din provenant d’une 280z, grande soeur alourdie et plutôt moche de la 240z sur laquelle je ne m’attarderai pas, fut placé en remplacement du moteur d’origine. Légère modif’ oui, mais diablement efficace ! C’est juste parfait, pas plus, pas moins. Sa teinte en rouge foncée qui tire vers le marron, s’accorde super bien avec le reste. Pourtant, sur une Audi A4, ça serait clairement dégueulasse. Mais on est pas là pour parler de berline fadasse non ?
Mettant de côté les soucis de rouilles, il faut souligner le fait que la 240z est increvable. Et tellement infatigable qu’elle participe au East African Safari en 1971. Une course qui met à rude épreuve la mécanique mais aussi les participants. Elle remporte la 19ème édition haut la main avec son 2.4L 6 cylindres de 210ch. L’année d’avant c’est la Nissan Bluebird qui gagnait la 18ème édition. Ce n’est définitivement pas une légende que les japonaises sont faites pour vous enterrer tous autant que vous êtes !
Splendiiideeee!!!
Bonjour et merci de votre article – ça donne envie à une nouvelle génération malgré que la voiture a +50ans déjà !
J’ai une 240Z depuis 1989 et maintenant compte trois dans mon garage dont une de course.
J’ai deux petit commentaires à vous porter :
« on remplace le “o” par un “u” et on obtient la marque Datsun pour faire référence au soleil levant »
Je ne crois pas car le drapeau ‘Soleil Levant était nationaliste comme le Swastika du 3eme Reich – pas trop ‘commercial’ dans les marchés d’export. C’est d’ailleurs pour ça que Nissan ont fait sortir de sa retraite la marque Datsun pour commercialiser les voitures exportées; les troupes alliées avaient vu trop de camions et de véhicules légers Nissan lors de la dernière guerre qui s’était terminée moins de 20 ans auparavant!
« Le moteur est un 4 cylindres de la Nissan Bluebird 510 sur lequel ils ont rajouté 2 cylindres pour déconner. »
Ce n’est pas exactement ça et c’est normale, ce n’est pas si facile à suivre si on est pas à fond dans la scène ‘Datsun Z’ 🙂
Le premier moteur de série L de Nissan produit était le L20 1998 cm3 en 1965 et qui propulsait le Nissan Cedric «Special Six» de 1966.
Suite à divers problèmes menant à des problèmes de fiabilité, les ingénieurs de Nissan ont incorporé certaines des améliorations de conception et d’ingénierie de la culasse de la L4 (1967), associées à un tout nouveau bloc qui lui-même incorporait certaines fonctionnalités vues dans le bloc S20. Le résultat fut le L20A produit en 1969.
Il ne faut pas oublier que la L16 (4 cylindres et donc L4) telle qu’utilisée dans la Bluebird) a été produite en 1967 – deux ans après la L6 de Nissan!
La publicité de Nissan USA pour le moteur L24 dans la 240Z donnait l’impression que la L16 (4 cylindres) du 510 Bluebird (un énorme succès de ventes et un peu de compétition) venait en premier; ils ont décrit le L24 comme « un L16 avec deux cylindres ajoutés » mais le L16 était en fait un L20 avec deux cylindres «coupés» mais pas littéralement.
Les moteurs 4cyls sont L16, L18 et L20B (à ne pas confondre avec les L20 et L20A qui ont 6 cylindres.)
Ma 240Z produit env 260ch din !
La Club Datsun-France s’acceuile toutes les Datsuns avec une page FB et un forum gratuit pour partager les infos, sorties, astuces, conseils – essentiel pour les potentiels propriétaires de la marque.
Bien cordialement et bon continuation,
Sean Dézart
Président du Club
Techniquement il y a eu deux 280 :
– la 280Z avec le même carrosserie que la 240z mais le moteur 2.8 injection, uniquement vendu sur le marché américain
– la 280ZX « moche » coupé 2+2 avec le moteur 2.8 injection
Amicalement