Pour faire un bon film, il faut obligatoirement, une poursuite en bagnole. La bave qui coule, les moteurs qui hurlent, les pneus qui fument… certaines d’entre elles sont même devenues plus populaires que le film lui même. Et à l’image d’Hollywood qui en a fait sa spécialité, notre Belmondo national n’était pas le dernier pour aller froisser un peu de tôle ! Surtout quand c’était au volant d’une Ford Mustang plutôt bestiale.

Incontournable : La Ford Mustang de Belmondo dans "Le marginal" 1

De l’autre côté de l’Atlantique, la course poursuite est devenue une institution cinématographique. Des Blues Brothers à Bullitt, en passant par 260 Chrono, Bad Boys ou les différents épisodes des James Bond, la liste serait beaucoup trop longue. D’ailleurs, certains réalisateurs en ont même fait leur fil conducteur. Duel, Shérif, fais moi peur, la saga des F&F, Mad Max, Cannonball, Boulevard de la mort… C’est quand même paradoxale… plus on essaye de tuer la bagnole passion, celle qui pète et qui pue, celle qui peut nous énerver quand on voit le prix d’une révision auto, et plus elle est populaire et bankable !

Incontournable : La Ford Mustang de Belmondo dans "Le marginal" 2

En France aussi on s’y est mis… enfin, à notre façon voyez. Genre saucisson et vin rouge ! La Cadillac du Corniaud, la DS de Rabbi Jacob ou la Méhari du Gendarme de St Tropez. Moins spectaculaire, plus populaire. Mais bon, là aussi ça faisait le taff. Mais bien avant que Besson ne vienne mettre un Taxi marseillais au niveau des superproductions américaines, il y en a eu un autre qui ne voyait pas sa présence dans un film sans des bonnes cascades ou la bonne course poursuite, quand ce n’était pas les deux réunies. C’est notre Bébel national.

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Au milieu des 70’s, Jean-Paul Belmondo abandonne le cinéma d’auteur pour se focaliser sur les films divertissants et d’action. L’histoire va durer 10 ans, attirer des dizaines de millions de spectateurs dans les salles et faire de Bébel l’acteur préféré des français, le gars cool, un peu frappé et drôle, mais toujours sympathique et souriant. Avec pour particularité de réaliser ses cascades lui même… Bref, de quoi devenir un monstre sacré.

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Le film qui nous intéresse aujourd’hui est sorti en salle à la fin de l’année 83. Le marginal plonge Belmondo dans le rôle d’un flic rebelles et aux méthodes toutes personnelles mais efficaces. Se foutant royalement des procédures, au grand damne de ses supérieurs hiérarchique, la traque d’un criminel va rapidement se transformer en affaire personnelle. Et forcément, avec un Bébel rebelle aux commandes, va y avoir de la casse… et de la caisse.

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En 83, ça fait 3 ans que Steve McQueen nous a quitté… et 13 ans qu’il a marqué l’histoire cinématographique des courses-poursuites au volant de sa Mustang dans Bullitt. Belmondo, fan de l’acteur américain et même considéré comme le McQueen français, souhaite rendre hommage aussi bien à The King of cool qu’à son film… ceci expliquant cela, on retrouve dans Le marginal, notre Bébel qui se lance à la poursuite d’une banale Plymouth Volaré de 76, au volant d’une méchante Ford Mustang 67 verte…!

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Deux voitures ont été assemblées pour les besoins du film. Préparées par Jo Cote basé à Villepinte, les Mustang affichent un physique bodybuildé avec prises d’air sur le capot et latérales, deux Oscar dans la calandre, extensions d’ailes pour couvrir des jantes chaussées laaaarge, lèvre avant, feux arrière spécifique… Quelle gueule. Sur les deux voitures, quand l’une gardait son moteur d’origine (pour être détruite à la fin de la scène), l’autre recevait un V8 289 ci préparé et libéré. Aucun chiffre officiel… même si ça parle d’une puissance entre 300 et 400 ch. Il n’empêche que c’est elle qui servira à tourner la poursuite, dans les rues d’Aubervilliers, le long du bassin de la Villette pour se finir dans le 13ème arrondissement de Paris, le tout sous la direction de Rémy Julienne, avec un Jean-Paul Belmondo qui refusera de se faire doubler par un pilote professionnel pour dompter l’américaine en personne.

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La Mustang au V8 d’origine a fini dans un sale état. C’est elle qui est détruite à la fin de la scène. Après avoir été entreposée pendant des années sur le parking des bâtiments de Rémy Julienne, elle finira par être détruite. L’autre a survécu et est soigneusement et discrètement conservée dans le garage d’un collectionneur parisien. En tout cas, c’te caisse, quand j’étais gamin, elle m’avait scotché. J’n’avais pas compris grand chose à l’histoire, mais c’te scène m’avais marqué au fer… vert ! Et d’en parler, c’est surtout l’occasion de dire au revoir à Bébel.

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