30 ans, c’est long. C’est pourtant le temps qu’il aura fallu attendre aux fans de BMW pour voir un roadster faire son come back dans la famille, le BMW Z1 (On va se contenter de parler au masculin… c’est d’abord un roadster !). Mais attention… la marque à l’hélice ne va pas faire les choses à moitié avec un engin qui va marquer son époque…
Oui je sais, le BMW Z1, je vous en ai déjà parlé. Mais c’était il y a plus de 6 ans. J’vous en ai même présenté un en jogging, avant que Rémi n’enchaine avec une version à la sauce pompelup et que Tim ne transforme l’essai avec l’Alpina RLE. Mais voilà, chacun de ces articles n’arborait pas le sceau DLEDMV sur les photos… et ça, ça fait toute la différence.
Exclue… voilà ce que ça veut dire. Le BMW Z1 qui vient poser ses roues sur DLEDMV, il se détendait pépouze chez Esprit Moteur, en attendant de trouver son futur proprio. Il en fallait pas plus pour en profiter et en faire une exclusivité… d’autant plus que quasiment toutes ses voisines présentes ce jour là avaient largement le pedigree pour venir poser leurs roues sur DLEDMV. Quelque chose me dit que vous n’avez pas fini d’entendre parler de Pierre et d’Esprit Moteur sur votre blog préféré !
Revenons en à notre allemand. Chez BMW c’est le 328 qui va ouvrir le bal des roadsters avec son 6 en ligne de 2.0 l pour 80 ch. Nous sommes en 1936 et pendant 4 ans, il va dominer sa catégorie, raflant même une victoire de classe aux 24h du Mans 1939 (7ème au général).
En 55 BMW remet le couvert. Ce coup-ci ce sera avec le 507. Bon ok, il aura fallu que Max Hoffman leur force la main. Mais le résultat allait être aussi viril que séduisant, d’autant plus avec un V8 de 3.2 l sous l’capot. Avec seulement 254 exemplaires produits, ce ne sera pas le best seller de la marque, mais en terme d’image, il va largement faire le job, surtout à une époque où Béhème essaye de monter en gamme.
A croire que ça va leur demander tellement d’énergie que chez BMW, on va en oublier les roadsters. En effet, une fois l’aventure 507 terminée, il n’y aura pas de remplaçant. Des cabriolets oui, mais plus de roadster… jusqu’à l’été 1986.
En 1985, le constructeur avait inauguré le département BMW Technik GmbH, un bureau d’étude censé développer les nouvelles technologies du constructeurs et les afficher à travers des concept cars. C’est donc sous cette forme que le Z1 va être dévoilé… et sous cette même forme (si on fait abstraction de 2 – 3 détails) qu’il sera produit à partir de 1988.
Le dessin signé en interne par Harm Lagaay s’avère extrêmement aéro et dynamique. Le BMW Z1 est court, large, trapu et affuté. L’avant plonge sur le double haricot pendant que la ligne file sur des fesses bombées. Les ailes larges, carrées, marquent la tendance de la fin des 80’s… ça muscle le style. Les phares ont échappé aux pop-ups et force est de reconnaitre que ça leur va plutôt bien. Chaque panneau de carrosserie est réalisé en thermoplastique, le coffre, le couvercle de capote et le capot sont eux en fibre. Tous les éléments sont démontables et interchangeables. En gros, le constructeur conseillait d’acheter une deuxième carrosserie d’une couleur différente histoire d’avoir l’impression d’avoir changé de voiture. Le constructeur annonçait 40 minutes… pour passer d’un Z1 rouge à une Z1 vert… ceux qui ont tenté y ont passé une bonne journée en gagnant au passage une bonne crise de nerfs !
La grosse originalité esthétique du Z1 vient de la dynamique de ses portes qui ne s’ouvrent pas, mais glissent verticalement dans les larges et hauts pontons. L’accès est particulier, on enjambe le seuil, on plonge les fesses et on envoie la deuxième jambe. Les légers baquets tendus de cuir vous accueillent à bras ouverts. Une fois installé, un tableau de bord d’inspiration compétition (dixit BMW) vous flatte l’oeil. C’est sobre et ça se contente de l’essentiel, pas du superflu. En fonction des pays et de leur règlementation, il est alors possible de rouler décapoté (heureusement pour un roadster…!) mais aussi avec les portes baissées, ce qui amplifie les sensations et donne l’impression de rouler dans une sorte de Buggy sportif.
Si le style est avant gardiste, voire futuriste, l’architecture l’est tout autant. Le châssis du Z1 repose sur une monocoque en acier galvanisé à chaud sur lequel est collé et vissé un plancher plat en composite. Un arceau renforce le pare brise. L’objectif est d’assurer la rigidité sans pour autant la transformer en enclume. Le train avant McPherson est emprunté à la 325i E30 avec des voies élargies de 49mm. Derrière, le Z1 a droit à un multibras en Z avec double triangulation en fonte d’alu. Une conception novatrice qui offre un large panel de réglages et une efficacité aussi diabolique que la motricité. Un freinage de E30 et des jantes en 16″ chaussées en 225/45 terminent le tableau technique avant qu’une « baignoire » ne vienne couvrir le châssis et garantir un fond plat afin d’optimiser l’aéro pour créer une dépression sous la voiture pour la souder au sol.
Par contre sous le capot, BMW n’a pas cherché à révolutionner quoi que ce soit. Les ingénieurs n’ont pas bouleversé la recette maison avec un 6 en ligne de 2.5 l pour 170 ch. Là encore, c’est la 325i qui a servi de donneuse d’organe en y associant la boite 5 manuelle. Si ce n’est que sur le Z1, le bloc se positionne juste derrière le train avant pour se retrouver quasiment sous le tableau de bord. Un central avant pour optimiser la répartition des masses et afficher un presque parfait 49/51.
Avec 170 ch pour 1300 kg sur la balance, le BMW Z1 n’est pas une sportive radicale. Et avec sa gueule de squale, ça a déçu les aficionados qui en attendaient plus que ce qu’elle proposait. Ils avaient simplement oublié qu’elle sortait du département BMW Technik GmbH et non pas de BMW M ! Donc les plus exigeants devront se contenter d’un 0 à 100 en 8 secondes, d’un 400 m en 16,3, du kilomètre en 28,8 et d’une Vmax de 220. En gros elle a c’qu’il faut où il faut, sans plus. Mais son ADN est ailleurs puisqu’elle propose une expérience de conduite différente plus axée sur le plaisir et l’originalité. En 90, ça pouvait paraitre surprenant. 30 ans plus tard, ça permet surtout de rouler différent dans un engin qui n’a quasiment pas pris une ride.
8000 BMW Z1 ont vu le jour de 88 à 91. Dès sa présentation le Z1 a subit les affres des spéculateurs qui sont venus gonfler la demande de manière artificielle. Ils pensaient revendre les bons de commandes… si ce n’est que BMW avait limité la production à 10 voitures par jour… de quoi réguler mais surtout calmer les ardeurs et dégonfler cette bulle spéculative qui finalement n’aura pas eu lieu. Après avoir vu sa côte traverser le désert, le Z1 a pris sa revanche pour devenir un véritable collector mais surtout celui qui ouvrira la route à ses descendantes, Z3 et Z4. Elle fait partie de votre wishlist ? Alors dépêchez vous, contactez Pierre d’Esprit Moteur, avant que sa côte ait définitivement explosé !
© DLEDMV via Titi et Esprit Moteur