’87 Nissan Skyline HR31 GTS-R NISMO Gr.A – Coup d’essai avant Godzilla
par Thierry Houzé | 21 janvier 2025 | Racing |
Pour beaucoup, l’histoire de la Nissan Skyline en sport auto commence à partir de la R32 GTR Calsonic, celle qui dominera le début des 90’s et gagnera le surnom de Godzilla. Si ce n’est qu’avant elle, la Skyline R31 GTS R allait ouvrir la voie. Aujourd’hui, elle pose ses roues sur DLEDMV…
Prince Skyline
La Nissan Skyline, c’est devenu aujourd’hui l’un des fleurons dans le monde des sportives japonaises. Si le cinéma et les jeux vidéos l’ont rendue populaire, c’est surtout le sport auto qui a fait sa réputation avec une carrière sportive qui débute en 1963 alors qu’elle s’appelle encore Prince Skyline. L’histoire était en marche…
Rallye et circuit
Alors que Prince Motor Company va fusionner avec Nissan en 66 (déjà propriétaire de Datsun), apportant avec la Skyline son 6 en ligne, c’est dans les 70’s que Nissan va réellement entrer en sport auto. Fairlady, Violet, Sunny, Bluebird, Coupé Z… la marque japonaise va s’aligner aussi bien en rallye que sur circuit.
Super Silhouette
La Skyline va faire un come back remarqué au début des 80’s avec la R30 qui va se transformer en monstre du Gr.5 pour s’aligner (aux côtés de ses frangines Bluebird et Silvia) dans le spectaculaire championnat du Super Silhouette Japonais. Mais l’histoire va s’arrêter en 84. Alors que la FIA vient de revoir la classification des différents groupes en remplaçant les chiffres par des lettres et en les simplifiant, le championnat japonais en profite pour se scinder en deux. Le All Japan Sport Prototype Championship d’un côté (endurance avec les Gr.C) et le JTCC (Touring car en Gr.A) de l’autre.
D’abord la R30
Pour la 1ère saison de 1985, les européennes sont déjà affutées… et c’est une BMW 635 CSi qui va dicter la loi. La saison suivante, Nissan va aligner une vieillissante Skyline R30 Gr.A. Vieille mais fiable… et efficace. En tout cas suffisamment pour permettre à Aguri Suzuki de remporter la victoire après une saison hyper disputée qui verra 5 voitures différentes remporter les 6 épreuves qui composent le championnat.
Puis la Sierra RS500
En 87, les choses vont s’intensifier. Les deux saisons précédentes, les constructeurs avaient bricolés des engins à partir des anciennes homologations le temps de laisser le soin à leurs départements compétitions de développer des engins spécifiquement homologués pour le Gr.A. Toyota dévoile sa Supra MA70 et Nissan sa Skyline R31 GTS R. Pendant ce temps là, Ford et BMW débarquent avec les Sierra RS500 et M3. C’est la Ford qui va rafler la mise en dominant la saison et celle qui va suivre. Si ce n’est qu’en 88, le championnat va être séparé en 3 classes en fonction des cylindrées, moins de 2.0 l, 2.0 l à 2.5 l et plus de 2.5 l sachant que le fameux coefficient d’1,7 sera appliqué aux moteurs turbocompressés. Il n’empêche que la résistance japonaise se fait de plus en plus sentir. A tel point qu’en 89, la Classe 1 (plus de 2.5 l) voit s’affronter les Sierra, les Skyline et les Supra.
Enfin le titre pour la R31
Cette année, la Nissan Skyline R31prendra sa revanche et s’imposera au terme de la saison. Elle est pilotée par Masahiro Hasemi et affiche les couleurs de Reebok… oui, malgré ses perfs tout aussi impressionnantes, la Calsonic, menée par Kazuyoshi Hoshino et malgré ses 4 pôles sur les 6 courses de la saison, sera victime de quelques soucis de fiabilité.
Skyline GTS R
Il n’empêche que la bête va marquer les esprits… car en dehors de couleurs de guerre, la base est identique. La R31 GTS R c’est en quelque sorte la version Evo. Pour être homologuée en Gr.A, il faut partir d’une base produite à 5000 exemplaires sur 12 mois (c’est le cas de la Skyline) à partir de laquelle on peut en commercialiser une série « Evo » de 500 exemplaires… d’où le rôle de la GTS R (823 exemplaires).
Made in Nismo
A partir de là, les voitures nues partent chez Nismo où les caisses vont être ressoudées, les trains roulants renforcés avant de recevoir les combinés filetés et le freinage AP Racing qui se cache derrière des jantes en 17″. Sous le capot, le 6 en ligne 2.0 l turbo (RB20DET-R) est revu de fond en comble pour sortir 400 ch à 7200 trs pour 412 Nm perchés à 6000… autant vous dire que pour réveiller le gazier, faut aller chercher la zone rouge. Les watts filent aux roues arrière via une boite 5 manuelle, aidée d’un DGL. Avec 1160 sur la balance, la R31 GTS R Nismo se permettra même de venir chatouiller les refs dans le championnat européen ETCC (elle finira 6ème au général aux 24h de Spa en 88).
Godzilla…
Pour la saison 90, Nissan allait miser sur le nouvelle venue, la Skyline R32 GTR. Et là autant dire qu’il n’y aura plus de doute. Ce sera une fessée collégiale quasiment partout où elle posera les roues ! Mais ceci est une autre histoire…
