Aston Martin DB7 V12 GT – La révolution est en marche !
par Thierry Houzé | 16 février 2022 | Street |
Quand Ford rachète Aston en 93, la marque a dans les tuyaux sa DB7, celle qui va mettre tout le monde d’accord… enfin presque. Si les courbes vont faire l’unanimité, une fois le capot levé, devant le 6 en ligne compressé, c’est plus vraiment la même chose. ‘Fin heureusement, à Gaydon, on va finir par y coller un V12 et même la rendre méchante une fois devenue DB7 V12 GT…
C’est en 87 que Ford devient majoritaire chez Aston… mais ce sera seulement en 93 que la marque va racheter la totalité des actions de la marque. C’est cette même année que la DB7 fait son entrée en jeu au salon de Genève. Avec ce nouveau coupé, Aston s’apprête à faire sa révolution…
La DB7 a été développée par TWR sur une plateforme de Jaguar XJS largement revue et retravaillée. Pour le style, une fois encore afin de limiter les couts, le dessin est repris de la Jaguar XJ41/42, un concept qui n’a jamais été validé. Il va cependant être revu par Ian Callum pour lui apporter l’Aston Martin touch et signer au passage un véritable coup de génie. A l’arrivée, la DB7 fracasse les codes « Astoniens », les proportions sont parfaites, fluides, racées sans oublier de rester séduisantes. A côté d’elle, les V8 Virage et Vantage ressemblent à des bulldogs enragés…
Mais la révolution ne va pas se limiter à un dessin… Chez Aston, on en a marre de voir les comptes dans le rouge. La production élitiste c’est bien, mais ça ne suffit plus. L’époque veut des politiques de groupes avec plateformes et moteurs communs. Ainsi la DB7 va profiter de son appartenance « fordienne » pour aller se servir chez les autres marques… mais pas que. Ainsi, les plus observateurs reconnaitront les commodos de la Mondeo, ou les rétros empruntés à la CX et dont les commandes électriques viennent de chez Renault ! Mais passe encore… comme le disent les propriétaires d’anglaises, mieux vaut des commodos Ford qui fonctionnent que des commodos Aston qui tombent en rade ! Puis pour le reste, le cuir Connolly, les placages bois, la finition et l’ambiance globale ne laissent aucun doute sur le statut social du coupé anglais.
Non, là où ça va coincer, c’est sous le capot. Exit le V8 et place au 6 en ligne 3,2 l d’origine Jaguar, celui qu’on retrouve sous le capot de la XJ6. Bien qu’il soit passé entre les mains des sorciers de chez TWR qui en ont profité pour y coller un compresseur Eaton et y faire cracher 335 ch et 460 Nm de couple. Ca dérange les puristes… mais ça fait le job et ça permet à la DB7 de s’afficher à un tarif « cohérent ». Les ventes sont au rendez vous, à tel point que la marque n’a jamais connu ça. En 96, la Volante (le nom des cabriolets) vient la rejoindre au catalogue.
Le temps de renflouer les caisses et de rassurer Détroit, et en 99, on voit arriver au salon de Genève la DB7 Vantage, une appellation réservée aux Aston sportives. Sous le capot, l’affront est enfin réparé avec un V12 de 6,0 l à 48 soupapes, développé conjointement avec Cosworth et envoyant 426 ch et 560 Nm aux roues arrière, associé à une boite 6 manuelle Tremec T56. La messe est dite… et les puristes sont rassurés.
Sauf qu’en 2002, Aston va augmenter le level en dévoilant la GT. Le V12 est revu et libéré par une ligne plus chantante pour passer à 440 ch et 560 Nm. Les suspensions sont légèrement plus basses et plus raides. Le freinage Brembo est revu à la hausse avec des disques de plus grand diamètre. Des prises d’air ont poussé sur le capot, et le cul accueille un discret ducktail. Les jantes 5 branches en 18″ sont spécifiques et chaussées en 245/40 et 265/35. Chrono en main, les perfs commencent à piquer ! 0 à 100 en moins de 5, le 400 m en 13,3 et le kilomètre en 23,8 avant de filer à 299… pour un gros bébé d’1T800 qui se veut plus classe que sport, ça imposait le respect.
D’autant plus qu’au niveau de l’habitacle, la DB7 n’a rien sacrifié, au contraire. On se love dans un écrin aussi séduisant que luxueux. Sans rien dénaturer, la GT n’a su qu’amplifier pour rendre la DB7 juste parfaite (La DB7 Zagato rajoutera une couche en 2003). D’ailleurs les clients ne trahiront pas la confiance qu’Aston avait mise dans son coupé. Depuis sa création en 1914, Aston avait assemblé un peu plus de14000 voitures. Rien qu’avec sa DB7, la marque de Gaydon va en produire plus de 7000 et voir naitre de nouvelles ambitions commerciales qui donneront naissance aux DB9 et V8 Vantage… une véritable révolution !
© DSherm via BaT
Dommage que l’exemplaire qui illustre l’article soit « américain » avec ces « boudins » d’éclairage de plaque arrière et ces répétiteurs de catadioptres qui enlaidissent la ligne!!!
Pourquoi ne pas avoir contacté Heidi, le tenancier de la chaine YouTube « Smells Like Gasoline » qui en a une qui il a restauré d’une « épave »(enfin presque…) non roulante à ce qu’elle est aujourd’hui. Une très belle histoire en prime avec de franc moments de bravoure mécanique. L’adjonction ultérieure des catas’ sports (option rarissime) ne gâche rien, au contraire!!!
Parce que celle d’Hedi, Tim en a déjà parlé… et que ce n’est tout simplement pas une GT !
https://delessencedansmesveines.com/2019/09/aston-martin-db7-v12/
Exact, autant pour moi!!!
on peut aussi ajouter que les feux arrières proviennent d’une… Mazda 323 F!
Le « bricolage » chez les artisans a toujours été sur des pièces non « essentielles » à l’ADN de la marque!!!