Est ce que les sensations sont étroitement liées à la frayeur ? Vous avez 2 heures… On peut se poser la question. Quand on voit les missiles actuels qui se conduisent rapidement presqu’aussi facilement qu’enchainer un tour rapide dans Gran Turismo, je me demande si finalement, on n’a pas sacrifié les sensations pures au profit de l’efficacité maitrisée… En tout cas, en voilà quelques engins qui savaient laisser des traces. Et pas que sur la route !
Oui, c’est un éternel débat, sûrement impossible à départager puisque finalement, chaque camp à ses adeptes. C’est comme la rivalité R5 GT Turbo et 205 GTi… Vous ne les réconcilierez jamais, même si foncièrement, les 2 GTi sont tellement complémentaires et essentielles chacune à sa façon. Presque à se demander si l’une aurait pu vivre sans l’autre.
Il n’empêche que certaines bagnoles se sont faites une réputation… effrayant un pilote, un propriétaire, un journaliste, il ne leur en a fallu pas plus pour se retrouver avec une étiquettes de machine indomptable, violente, délicate, voir même juste dangereuse… à ne surtout pas mettre entre toutes les mains.
L’objectif n’est pas de savoir si c’est vrai ou pas… mais juste de se dire que finalement, une sportive qui ne vous effraie pas, est ce réellement une sportive ?
Vous remarquerez qu’il y a pas mal de sportives turbalisées dans cette liste… Toutes venues d’une époque où dompter un turbo consistait à actionner un interrupteur « On – Off » avec le pied. Mais où le « On » débarquait un peu quand il voulait et avec tous ses potes et sa famille !
R5 Turbo : Mettre un cléon fonte shooté au turbo en position centrale arrière d’une petite citadine populaire pouvait sembler couillu. Surtout quand le constructeur s’appelait Renault… Le pétard à mèche courte donnait des ailes à la R5 qui devait se muscler pour des raisons techniques et… pratique. Les ailes XXL ont effrayé les gamins… mais elles étaient là pour aider à assimiler les calories mais aussi chausser la 5 un peu plus large. Oubliez la souplesse… Tout le monde déboulait à 4000 trs, ce qui, lors d’une remise des gaz en sortie de courbe ou sous la pluie, pouvait devenir plus que délicat. Et encore, elle n’affichait que 160 ch… dire que certains sont allés lui en chercher plus de 200 !
Porche 930 Turbo : On change de taille, d’architecture… mais pas de caractère. En pleine accélération, une voiture se cabre… Ferdinand Porsche en a donc logiquement déduit que s’il collait son moteur en porte à faux arrière, il renforcerait la charge pour plaquer le cul au sol et amplifier la motricité. Sauf que ça décharge le train avant… Alors sur le sec, ça marche plutôt bien… mais sur le mouillé, qui plus est avec un turbo qui sonne la charge à 3500 trs, autant avoir de solides notions de pilotage et des réflexes aiguisés.
Dodge Viper RT-10 : L’archétype du muscle car poussé à son paroxysme. Un gros moteur qui pousse… le plus gros même. Un V10 de 8.0l basé d’un bloc d’utilitaire, mais revu par Lamborghini. Au niveau châssis, la 1ère génération reposait sur un treillis tubulaire… mais sa mise au point n’avait pas été la priorité. Sur un 400m, la Viper était l’une des plus rapides… mais la route n’est pas qu’une longue ligne droite ! Respect et humilité étaient de mise… sinon, la Viper pouvait piquer !
Opel Omega Lotus : Transformer une banale berline en missile sol-sol… C’est le pari qu’a pris Opel en allant frapper à la porte de chez Lotus. Alors je ne sais pas si c’est sa gueule de psychopathe ou les 2 turbos qui shootaient le 6 en ligne à 376 ch, mais les roues arrière avaient fort à faire pour négocier avec l’asphalte et y passer ce que le pied droit leur demandait. Encore une fois, quand ça tourne ou que ça glisse, mieux valait éviter de souder !
Corvette C6 ZR1 : Ceux qui ont toujours roulé en américaine ne comprennent pas les clichés tenaces qui collent à la tôle des muscle cars. Ceux qui ne les ont jamais essayées croient toujours qu’elles ne sont bonnes que pour les lignes droites. Ceux qui roulent en Corvette C6 ZR1 essayent juste de survivre… en ligne droite comme en virage ! Le châssis est parfaitement adapté au V8 Supercharged de 647 ch. Mis à part qu’entre le V8 et la route, les seules aides sont la sensibilité de vos pieds, vos mains, vos yeux et vos fesses. Mais si vous ne lui manquez pas de respect, cette ZR1 peut devenir une vraie drogue… et un monstre d’efficacité !
BMW 2002 Turbo : « La faiseuse de veuve »… C’est pas moi qui le dit, c’est tous ceux qui y ont posé leur cul. En 73, elle va effrayer la presse allemande et même les députés du Bundestag qui vont simplement la trouver trop… trop violente, trop provocante, trop bestiale. BMW en joue, assoit sa réputation et les pilotes applaudissent des 2 mains ! Encore une fois, l’effet turbo fait des ravages… Soit tu sais piloter, soit tu meures ! Ca aurait pu faire un bon slogan marketing pour la 2002 Turbo !
Fiat Uno Turbo ie : Encore un turbo… italien ce coup-ci, mais dans une puce à la finition aussi approximative qu’une Lada des années 70…! Pourtant la partie mécanique est tout ce qu’il y a de plus moderne, à croire que les ingénieurs y ont consacré tout le budget et oublié le châssis. Ni bon, ni mauvais, le train avant est juste débordé quand l’escargot se met à souffler. Et les roulettes de 13′ n’y changent pas grand chose… Un défaut qui rend la voiture attachante, amusante, passionnante… Mais gaffe à l’excès d’optimisme, surtout quand les roues sont braquées et qu’il pleut !
Ford Fiesta RS Turbo : On passe de l’Italie à l’Angleterre… La forme change, mais le fond reste le même. Pourtant, Ford a mis le paquet sur sa petite Fiesta. Bouille sympathique, baquet Recaro, et pétard turbalisé sous le capot. Sauf que le châssis n’a pas évolué depuis la XR2i… et déjà en atmo, c’était pas terrible ! Forcément, le turbo ne va pas arranger les choses. Mais bon, d’une voiture délicate ou surmotorisée, on dit qu’elle a du caractère… et tous ceux qui ont déjà essayé une Fiesta RS Turbo vous le diront, elle a beaucoup de caractère !
Ferrari F40 : Mythe ou réalité, la F40 est surtout victime de son manque de diplomatie. Mais en même temps, Ferrari n’a jamais dit qu’elle en avait. C’est une voiture de course, avec un châssis affuté et un V8 biturbo au souffle qui s’amplifie en même temps que l’aiguille du compte tours grimpe dans le rouge. Les « conducteurs » qui voulaient rouler vite se faisaient peur. Les pilotes l’encensaient pour ses performances et son efficacité. En fait la F40 ne tolère pas l’à peu près… il faut la mériter. Et ceux qui n’en avaient pas le niveau, on surement préférés dire qu’elle était indomptable… tellement plus simple que d’avouer qu’on n’a pas su la dompter !
Citroën BX 4 TC : Oui, la BX dans cette liste. Mais pas n’importe laquelle, celle qui allait permettre à Citroën de devenir championne du Monde du GrB… Enfin, ça c’était l’objectif. La réalité a été totalement différente. Développée trop vite, faite un peu à l’arrache, victime d’un budget trop serré… la 4TC, c’est plus du bricolage en mode Castorama que de l’ingénierie digne de aérospatiale ! Son architecture est totalement aléatoire et l’équilibre semble empruntée à une Estafette ! Son turbo et sa transmission intégrale sans différentiel n’y feront rien. Citroen n’en écoulera que 86 et détruira les exemplaires invendus. 30 ans plus tard, elle est devenue l’une des caisses ringardes les plus cultes… C’est un sacré compliment quand on s’appelle BX !
Alfa 75 Turbo America : Encore une fois, on prend une propu’, et on y colle un turbo qui envoie tout c’qu’il peut envoyer à 3000 trs… Les pneus démissionnent et vous v’la devenu la star d’une superproduction qui pourrait s’appeler « Contre braquage à l’italienne ». C’est fun, amusant, drôle, sympa, mais quand ça t’arrive en rentrant sur le parking de l’école alors que tu vas chercher le petit dernier, ça fait un peu kéké ! C’est le secret de l’Alfa 75 turbo… Pour aller à gauche, faut tourner le volant à droite !
AC Cobra 427 : Carroll Shelby avait pour habitude de dire : « Le maximum pour le moteur, le minimum pour le reste ». Avec la Cobra, il n’a fait que passer des paroles aux actes ! Un gros V8 de 7.0l et 400 ch, une gueule bestiale mais un châssis qui ne sait toujours pas c’qui lui arrive avec des pneus qui déclarent forfait dès l’arrivée des watts. Tout ce qui plait à un pilote… Et c’est comme ça qu’on devient une légende !
Lancia Stratos : La Stratos, c’est la voiture de rallye des 70’s par excellence. Propulsion, V6 Dino en position centrale arrière, empattement très court, porte à faux réduit et direction directe. La Stratos est vive… très vive. Dès qu’on tourne le volant le cul décroche pour enrouler ! Impliquant que le moindre déplacement se transforme en spéciale de rallye… Résultat, si tu sais pas tourner le volant et que tu as les réflexes de James May, la Stratos peut effrayer !
Lamborghini Countach : Lors d’un comparatif avec la Testarossa, Henry Pescarolo témoigne : « Dans la Testarossa, vous roulez vite en fumant le cigare. Dans la Countach, vous risquez de l’avaler ! ». Si sa ligne vous laissait l’impression d’avoir servi de sparring partner à Mike Tyson, beaucoup disaient que la Countach avait tendance à devenir instable au fur et à mesure que la vitesse augmentait. Les appendices aéro vont arranger ça (Certains y ont même greffé un aileron entre les phares). Mais sa réputation est faite… Même si elle ne l’empêchera pas de rentrer dans la légende…
TVR Speed 12 : Sûrement la plus effrayante de toutes… A tel point que même son géniteur, Peter Wheeler, a préféré arrêter le projet après en avoir pris le volant. Il en est revenu trempé de sueur, terrifié par ce monstre indomptable ! Et le pire, c’est que 20 ans plus tard, l’équipe de TR Supercars ressort le projet Speed 12… Ils lui ont même rajouté un turbo ! Que Dieu leur vienne en aide…
© Signatures éventuelles
Merci 😉
il manque la MR2 turbo :p
Mmmh !
Et dis moi, un p’tit article dans DLEDMV, ça te tenterait ?!
Je passe en mp 😉
205 T16 !!!
Y’a pire qd même… Surtout qu’elle, elle a 4RM.
Pour en avoir essayé quelques unes, effectivement, il n’y a pas que le bitume qui se retrouve avec des traces de pneus…
Ce sont des expériences intéressantes, assurément.
Ce qui ne tue pas, rend plus fort !
Roland la 4tc
Manque la 206
Et un multipla ça fait peur à personne??!
Ouais, j’ai hésité à la mettre.
Mais la Clio V6 ne faisait pas peur… Elle était scotchée au sol et sa boite gâchait ses ardeurs.
Après pour l’avoir essayée, j’ai trouvé une caisse amusante, mais avec un train avant qui ne supporte pas qu’on rentre comme un goret sur les freins sinon il sousvire, t’assois le moteur et la boite te fait relancer comme un vieux. En fait pour aller vite, faut être super propre et anticiper.
Plutôt mal née qu’effrayante.