Vous savez c’que c’est. Tout le monde se copie, on fait la même chose et on s’fait tellement chier qu’on finit par s’endormir. Puis il faut alors qu’un illuminé débarque, avec une idée qui peut sembler farfelue au premier abord, puis finalement, ça bouleverse l’alignement des planètes mais surtout, ça relance la machine… Eh bien dans les voitures, c’est comme ça que ça fonctionne!
Elles, ce sont des caisses qui ont pris tout le monde à contre pied. Elles n’ont pas forcément révolutionné les règles, ni lancé la mode, mais elles sont arrivées au bon endroit, au bon moment, souvent bien aidées par un programme sportif, un coup marketing ou simplement, une demande qui ouvrait les yeux. Bref, après elles, les choses ont changé !
Un moteur pétillant dans une caisse d’origine banale et populaire, c’est l’idée originale de VW en 75. Oui, des sportives énervées il y en a eu avant elle. R8 Gordini, BMW 2002 Tii, A112 Abarth, Escort RS… Sauf que la Golf a su se montrer accessible, facile sans être une école de conduite qui nécessitait une paire de testicules en acier blindé. Performante, efficace et sympa elle savait aussi être accueillante et sérieuse dans sa construction. Elle devient vite la référence et le déplaçoir favori de c’qu’on appelait à l’époque « les jeunes cadres dynamiques »… et bien entendu elle allait lancer la mode des GTi qui perdure encore 45 ans plus tard.
Une sportive, avant elle, c’était une propulsion. Un 4×4 avant elle, c’était un véhicule agricole ou un engin adepte des bains de boue. Avec sa Quattro, Audi allait montrer en 1980 qu’avec des watts, avoir 4 roues motrices, ça allait aider pour la motricité. Le temps de caler tout ça techniquement, de lui coller un jogging et de l’engager en rallye, elle devient championne du monde pour sa 2ème saison en 82. Elle allait révolutionner la discipline car depuis, si ce n’est une Lancia 037 qui allait jouer le chant des propulsions, les 4 roues motrices sont devenues les reines incontestées du WRC… mais aussi les sportives routières qui n’ont peur ni de la pluie, ni de la neige.
Il était important de la mettre après la Quattro car si l’allemande a lancé la mode, la japonaise l’a démocratisée. Attendez… Nous sommes en 93, elle débarque en France alors qu’elle fait déjà le bonheur des amateurs japonais depuis l’année précédente. 4 cylindres à plat, turbo, 16 soupapes, transmission intégrale, 211 ch, sièges baquets, tenue de route démoniaque, efficacité diabolique, perfs explosives et tout ça pour 155.000 F… soit le prix d’une Clio Williams ! La concurrence est ridiculisée et Subaru donne l’occasion de rouler dans une vraie caisse de rallye… qui sera championne du monde en 95, 96 et 97 ! C’est juste dommage que 20 ans plus tard, Subaru ait oublié ses origines…
Un moteur de course dans une familiale ? Ho les cons ! Et pourtant, en 85, ils l’ont fait. La M5 recevait le fameux M88, le 6 en ligne 24 soupapes à peine civilisé des coupés CSl du Gr.2 et de la M1. Enfin en arrivant sous le capot de la berline, il perdait son carter sec et recevait une nouvelle admission et des arbres à cames plus doux pour favoriser le couple. Il passait de 277 à 286 ch mais devenait moins brutal. Il n’empêche que les perfs proposées par la M5 fouttaient la trouille à toutes les sportives de la production. Efficace, elle nécessitait une bonne dose de compétence en pilotage pour être domestiquée à sa juste valeur. Elle ouvrait la piste des berlines survitaminées… 35 ans plus tard, elles sont devenues de véritables missiles !
Elle est née pour le Gr.B… elle finira par devenir la supercar la plus efficace de sa génération ! En 83 Porsche veut faire faire du rallye à sa 911. Le temps de finir la caisse, et le Gr.B est interdit. La loose ! Alors chez Porsche on réagit. La voiture ira au Dakar et sur circuit. Mais aussi sur la route ! Flat 6 biturbo, 4 roues motrices, technologie avant gardiste. La Porsche 959 pulvérise tout ce qui roule… 310 km/h, 0 à 100 en moins de 4, un grip de sangsue, les limites sont repoussées à un point qu’on ne connaissait pas avant elle ! Elle fait rentrer la famille des supercars dans une nouvelle ère, celle de la technologie…
Comme l’Impreza et l’Audi Quattro… La F40 débarque après la 959 en 87. Bien qu’elles aient été considérées comme les meilleures rivales, elles étaient diamétralement opposées. Quand l’allemande affichait sa technologie, la F40 se contentait de vitres coulissantes. Pas de direction assistée, pas d’ABS, pas d’antipatinage, pas de poignées de portes, pas de clim, pas de garnitures et en guise de sono, les vocalises du V8 biturbo aussi civilisé qu’un parrain sicilien ! La F40, c’est un châssis, une gueule, vous, 478 ch au bout de votre pied droit et rien d’autres si ce n’est la paire de couille de celui qui doit maitriser la bête. Les perfs sont démoniaques, et la famille des supercars trouvait en elle l’une de ses meilleures ambassadrices…
La première, c’est elle. Dire qu’il a fallu qu’en 63 Enzo envoie chier Ferruccio pour donner naissance à celle qui allait le ridiculiser ! V12 transversal, 350 ch pour 1125 kg, il n’en fallait pas plus, si ce n’est peut être une gueule signée Gandini, pour aller chasser le cheval cabré sur les routes, mais pas sur les circuits. Elle allait changer la donne et forcer Enzo Ferrari à se remettre en question. Une sacrée prouesse pour un constructeur de tracteurs…
En 73, la faiseuse de veuve, c’est elle ! Elle n’est pas la première à utiliser le turbo, mais elle est la première à en faire une utilisation réellement sportive. Et pas qu’à moitié ! Une grosse turbine en mode ON – OFF, pour déchainer les watts sur les roues arrière, ça laissait autant de traces sur la route qu’au fond du baquet. Mais le résultat était là… Des perfs associées à un caractère de méchante. Il n’en faudra pas plus pour la rendre mythique et la faire entrer dans la légende. Après elle, l’objectif ne sera pas de faire mieux, mais plutôt de faire plus civilisé…
Avec sa 5 Turbo en 1980, Renault osait choper sa petite citadine populaire et la transformer en monstre. Une idée qui allait naitre lors d’une discussion entre deux cadres de la marques alors qu’ils rentraient en voiture de Dieppe en direction de Billancourt. Le pire c’est qu’ils l’ont faite en lui greffant un Cléon fonte shooté au turbo en position centrale arrière et une transmission aux roues arrière. Pour passer les watts au sol, il aura fallu élargir son cul et lui donner une allure incomparable. Une véritable révolution, d’autant plus pour un constructeur généraliste… Mais son palmarès montrera que la marque a eu raison d’oser… et de rééditer 20 ans plus tard avec sa Clio V6.
Light is right qu’il disait ! Enfin, au delà de le dire, Colin Chapman l’a fait. En 57, pendant qu’il présente l’Elite, il lance également la Lotus Seven. Concept totalement décalé et s’appuyant sur sa doctrine si chère. Un châssis, une caisse en alu, un petit 1.2l Ford de 40 ch et 500 kg. Ca suffit pour envoyer des sensations par paquet de 12 surtout que la voiture ne va cesser d’évoluer pour gagner plus de chevaux sans prendre de kilos. Light is right qu’il disait… et ça dure encore, même 60 ans plus tard !
Ho une japonaise. Oui, mais pas n’importe laquelle. En 89, chez Mazda, on est nostalgique de ces petits roadsters anglais des années 60. Alors on va sortir une bouille plus que sympathique… Un châssis au comportement magique et un moteur… envoutique ! Moins d’1 tonne, 130 ch sur les roues arrière et c’est parti mon kiki, cheveux au vent et sourire aux lèvres. Une recette simple, efficace, qui dure depuis 30 ans et qui a séduit plus d’1 million d’amateurs… un record !
Ca fait la troisième Béhème… c’est qu’il faudrait pas trop déconner, les béhèmistes étant rarement d’une neutralité impartiale, je ne veux pas être responsable d’une masturbation intellectuelle collégiale. Même s’il faut reconnaitre qu’il n’en faut pas beaucoup à un béhèmiste pour péter plus haut que son fondement ! Il n’empêche qu’en 92, quand BMW présente sa nouvelle M3, c’est l’émeute chez les supersportives. Le level est nouveau et violent. 286 ch, offerts par un 6 en ligne aussi envoutant que le S14 de sa grande soeur. Sauf qu’il a deux cylindres de plus, et le potentiel d’aller poutrer, avec femme, enfants et bagages, à peu près tout ce qui se présente devant elle… Depuis ça dure, même si elle a succombé à la course à l’armement !
Oui, il fallait une Honda dans cette liste… Et pas n’importe laquelle, celle qui allait sacrifier toute notion de confort pour ne se consacrer qu’au sport. En 98, avec l’Integra Type R, Honda allait proposer une caisse de course en habits civils. Traction avec Torsen, baquets, 1.8l Vtec de 190 ch coupant à 8650 trs, tout était orienté vers la sportivité et l’efficacité avec un caractère explosif. Avec cette caisse, Honda allait au bout de son concept lancé avec la Civic Type R EK9, qui déjà, ne s’embarrassait pas de bonnes manières. Pour l’apprécier, faut attaquer, sinon elle vous emmerde. De toute façon, c’est une nympho mécanique, elle aime quand on lui tape dans l’fond et elle sait se faire comprendre. Ca peut être fatiguant à la longue, mais finalement, on ne s’en lasse jamais !
Avec la McLaren F1, on touche l’élite de la sportivité sur route… C’est la seule hypercar qui a su gagner les 24h du Mans juste en enfilant un jogging. Sa conception, ses matériaux, son développement, son V12 signé BMW, ses performances, son efficacité, même sa facilité de prise en main en ont fait LA référence… Depuis sa sortie en 93, d’autres ont essayé… mais pour le moment, aucune n’a réussit à la détrôner. Enfin, Gordon Murray travaille actuellement sur celle qu’il considère (Et moi aussi) comme sa vraie remplaçante… Wait and see !
En v’là une qui aurait pu revendiquer le titre de 1ère GTi… Mais c’était probablement trop tôt. En tout cas, le concept est le même. Coller un moteur énervé à une petite caisse aussi compacte que légère. La Mini, c’est la voiture populaire par excellence, équivalente anglaise à la 4CV, la Fiat 500 ou la Coccinelle. En 63, John Cooper en fait une bombinette en boostant son 1.1l à 90 ch avant de le passer en 1.3l et 90 ch l’année suivante. Pas de quoi s’taper l’cul par terre pensez vous ? Bah… au moins de quoi remporter le rallye Monte Carlo en 64, 65, 66 et 67 (Même si en 66 elle sera disqualifiée pour une question d’ampoules !).
Une voiture peut elle faire perdre la raison ? En tout cas, quand la Jaguar Type E débarque en 1961, tout le monde en veut une… enfin, surtout ceux qui en ont les moyens. Elle a tout pour plaire, une gueule unique, un châssis efficace et sportif, un moteur qui a la patate et pour ne rien gâcher, un blason qui fait rêver. Et elle est « accessible », du moins bien plus que ses concurrentes. Il n’en faudra pas plus pour en faire un succès… aussi bien sur la route que sur les circuits !
VW a voulu refaire le coup de la GTI. Sauf qu’en 91, pour frapper fort, il fallait mettre autre chose qu’un 4 cylindres 1.6l de 110 ch. Alors les ingénieurs allemands ne vont pas s’emmerder, ils vont concevoir un V6 avec un angle ultra fermé de 15°… Plus trop en V, mais pas en ligne. Ils vont l’appeler VR6. Avec ses 174 ch, il va offrir à la Golf des performances encore inconnues dans la catégorie… et pour ne rien gâcher, dans une musique envoutante. 16 ans plus tard, la marque réussissait à dépoussiérer le concept GTi.
Une Citroën… non pardon. LA Citroën ! La DS, avec toute la technologie qu’elle embarquait, notamment son châssis qui composait aussi bien les partitions confort qu’efficacité. Présentée au salon de Paris en 55, sa ligne révolutionnaire ringardise tout ce qui a 4 roues et un moteur. Le 1er soir, la marque a déjà enregistré 12000 commandes ! Elle va s’imposer comme la nouvelle référence européenne en terme de confort, efficacité et même de performances. Elle sauvera la vie au général de Gaulle et permettra à Fantomas d’échapper au commissaire Juve. Rien qu’avec ça, elle mérite bien sa place ici !
1962, Carroll Shelby a eu une idée finalement simple et logique. Prendre un petit roadster anglais, en l’occurence l’AC Bristol, et lui coller le plus gros V8 qu’il est possible d’y faire entrer… soit un 289 ci (4.7l). Mais comme il restait un peu de place sur les côtés, c’est avec un 427ci qu’elle allait terroriser aussi bien ses concurrentes que les pilotes qui allaient se glisser derrière son volant ! Les plus violentes (Les 2 Super Snake) termineront avec 800 ch sur les roues arrière… Du pur délire !
Avec elle Ford allait simplement inventer un nouvelle famille de sportives… les Pony Car. Avant elle, il y avait les muscle cars. Des grosses caisses, avec des gros V8 aussi gros que des moteurs de paquebots… et avec le même rendement. 8.0l, 400 ch, des boitoto 3 vitesses, des châssis de lignes droites, mais un couple à tordre les arbres de transmission. C’était pas efficace mais ça faisait le show… et ça donnait chaud ! A partir de 64, avec l’arrivée de la Mustang, Ford a apporté de la cohérence et du sérieux, tout en offrant une bouille plus compacte et sympathique. Bien entendu, née aux States elle finira elle aussi avec des gros V8 gavés de chevaux et de couple. Mais l’histoire était en marche et presque 60 ans plus tard, elle continue de marcher !
En 89, les constructeurs de sportives européennes se sentent intouchables. Ferrari 348, Porsche 911, Lotus Esprit… les voitures se suivent et se ressemblent. Il va falloir qu’Honda débarque avec sa NSX pour faire trembler toutes les références. En pleine effervescence grâce à leurs succès en F1 avec McLaren, les japonais mettent tout ce savoir faire dans la sportive qui vient repositionner les règles et perturber la hiérarchie. Châssis monocoque en alu, V6 Vtec de 274 ch perchés à 8000 trs, développement signé Ayrton Senna… la NSX file un coup de vieux aux européennes et montre un équilibre perf – efficacité hallucinant. En avance sur son temps, il faudra plusieurs années à ses concurrentes pour réussir à arriver à son niveau !
Rien ne la destinait à devenir dévergondée… Image de paisible armoire indestructible, même si la 850 se tournait vers l’avenir, elle proposait un look inspiré d’un catalogue Ikea ! Et pourtant, c’est bien elle que l’état major du constructeur suédois allait choisir pour l’engager en BTCC pour la saison 94. Pire, plutôt que de miser sur la berline, ils préférèrent miser sur le break… Oui, l’engin favori des brocanteurs allait devenir un chasseur de trajectoires sur les circuits anglais. Un break qui allait se la jouer sportif, aussi bien dans son style que dans sa définition mécanique… C’était nouveau et ça allait lancer la mode des voitures pour papas énervés. BMW avait timidement tenté le coup 2 ans auparavant… mais en série limitée et presque vendue sous le manteau ! A croire que Volvo aura su attendre le bon moment… et l’idée de l’engager en touring car fera le reste.
© Signatures éventuelles
Super sujet!!!
Bonne idée ce sujet , ça change du traditionnel poisson d’avril , j’ai envie de dire : merçi
Bah et la Bugatti EB110 ?
chouette panel ceci dit
Les « gord » (8,12) la berlinette A110 , la simca 1000 rallye .snifff !!