La passion nait des émotions. Et quand tu es gamin et que tu vas voir une course de bagnoles pour la première fois, au delà des specs et du prestige de certaines voitures, les deux premières choses qui te marquent, c’est le look et le bruit des voitures. Les couleurs des sponsors associées avec plus ou moins de talent. Certaines sont même devenues totalement mythiques…
Mais la question est simple… est-ce le sponsor, sa notoriété et ses couleurs qui ont rendu la voiture mythique ou inversement, est-ce plutôt le palmarès de la voiture qui va alors faire rentrer les couleurs qui lui sont associées dans la postérité…?! Vous avez deux heures et je ramasse les copies.
Histoire d’enrichir votre culture, sachez que dans la première moitié des années 50, à la Carrera Panamericana, afin de pouvoir s’engager et surtout financer les lourds frais de transport et d’hébergement, certains pilotes européens allaient avoir l’idée d’afficher sur leurs voitures, les couleurs et autocollants de leurs partenaires. Le sponsor était né…
Le spécialiste des lubrifiants dont le nom fait référence à la « Castor oil » (huile de ricin en anglais) a inondé les circuits et spéciales de rallye avec ses couleurs vertes et rouges. En rallye, en endurance, en NASCAR, en F1, en V8 Supercar, en GT, en Touring Car, en Super GT… la marque s’est affichée sur tous les continents avec à la clé de nombreuses victoires marquantes, comme le titre en WRC aux côtés de Toyota sur les Celica et Corolla.
Si je vous dis bleu et orange… voilà, Gulf. Chez le pétrolier de Pittsburg, on a très vite compris l’importance de l’image. Misant d’abord dans l’aviation, la marque allait devenir légendaire en habillant les Ford GT40 et Porsche 917 qui allaient courir en endurance, de Daytona au Mans. Le gros coup de comm’ fut surtout d’être associée à Steve McQueen dans le film Le Mans. Il n’en fallait pas plus pour faire d’un sponsor et de ses deux couleurs, une marque à part entière.
Le cigarétier anglais, marque du groupe British American Tobacco, a marqué le sport auto dans les 70’s, 80’s et 90’s… jusqu’à ce que l’interdiction de toute pub pour l’alcool et le tabac soit ratifiée au début des années 2000. Présent en rallye avec Ford puis Alfa Romeo, les couleurs de Rothmans vont ensuite se retrouver sur les Porsche 911 et 959 (961 en version course) mais surtout, sur la 956 d’endurance et à l’épopée Williams Renault au début des 90’s.
Dès sa création au milieu des 80’s, Red Bull a envoyé du lourd dans tous les sports extrêmes et spectaculaires, misant sa stratégie de comm’ sur les sensations fortes. Forcément, le sport auto va y avoir droit. Cherchez pas, la marque de Dietrich Mateschitz est ainsi devenue un incontournable, de la NASCAR au WRC, en passant par le drift ou l’endurance, n’hésitant pas à fonder même son propre vivier de pilotes pour devenir aujourd’hui une institution… avec deux écuries de F1
Motul
Si avec Castrol on rigole, avec Motul… Bref ! Les rois du lubrifiant se tirent la bourre dans le sport auto, et c’est tant mieux. Chez Motul, on mise sur le rouge et le noir, là encore, que ce soit en rallye ou sur circuit, on voit la comm’ par l’image et le sport auto. Toutes les disciplines y ont quasiment eu droit, et là aussi, ça fait 40 ans que ça dure…
A l’image de Gulf les bandes bleues et rouges ont rendu célèbre la distillerie de Turin à travers le monde. Et pas pour faire de la figuration, puisque les écuries sponsorisées faisaient alors partie du célèbre Martini Racing. Porsche, Lancia, Alfa Romeo, Ferrari… que ce soit en rallye, sur circuit et même jusqu’en F1, Martini est aujourd’hui totalement associée au monde du sport auto.
Enlevez le tabac et la boisson, et le sport auto serait bien malheureux. A croire que le milieu était une haut lieu de débauche… ce qui n’était pas vraiment faux jusqu’au milieu des 90’s. En attendant, qui dit Marlboro, dit McLaren ! Car même si le cigarétier des cow-boys a habillé des voitures un peu dans toutes les disciplines, la période la plus mémorable reste celle où les F1 de Woking écrasaient la discipline avec le duel Prost – Senna… mythique !
John Player Special
On reste dans le tabac, dans la F1 et avec Ayrton Senna ! John Player Special est plus connu en sport auto via ses initiales JPS. Les Lotus noires et or… voilà vous y êtes. Faut dire que l’association des couleurs claque plutôt bien la rétine… Pourtant JPS n’a pas été énormément présente en sport auto, mais l’image, les résultats et l’accroche visuelle… comme quoi parfois il n’en faut pas beaucoup pour marquer les esprits !
Allez, on repasse de la clope à l’alcool (si j’me récupère pas des problèmes avec cet article…!) enfin de la liqueur à base de plantes médicinales ! Considérée comme une boisson de personnes âgées, la distillerie allemande décide donc d’afficher ses couleurs sur une robe orange, dans le sport auto… F1, endurance, DTM, Touring car… la stratégie va fonctionner et en faire une des marques de shooter la plus connue sur la planète !
L’équipementier japonais (Propriété d’un fond d’investissement américain qui possède également Magnetti Marelli) n’est jamais sorti de l’archipel. Mais son nom posé sur une robe bleue est aujourd’hui associé au succès de la Nissan Skyline en Super GT. C’est la monstrueuse R32 GTR et son appétit de victoires qui lui vaudra le surnom de Godzilla… Eh oui, c’est l’scoop, Godzilla s’habillait en bleu !
Avec Renown on est un peu dans la question posée au début de cet article. La victoire fait elle le nom ou est-ce le nom qui fait la victoire ? On a la réponse avec Renown. Quasiment personne ne sait ce qu’est cette marque… mais tout le monde s’en rappelle habillant la légendaire Mazda 787B victorieuse aux 24h du Mans en 91. Alors pour les curieux, Renown est une entreprise japonaise spécialisée dans les textiles et les vêtements…
Alitalia, c’est la compagnie number one en Italie. Et en Italie, quand on gagne de l’argent, on le montre… sur des voitures italiennes et en rallye. Fiat 131 et X1/9, Lancia Stratos en rallye et sur circuit avec la monstrueuse Gr5 et même la Ferrari 308 Michelotto. Bon, tout ça c’est cool… mais ça n’empêchera pas Alitalia d’avoir les yeux plus gros que le ventre… en proie à de constantes difficultés financières, l’entreprise a fini par faire faillite en 2017.
Si toutes les marques du dessus sont rentrées dans la postérité avec le temps, Falken a commencé à afficher ses couleurs qu’à partir de 2004 avec une Skyline R34 GTR spécifique créée en collaboration avec Nissan avant de basculer dans le milieu du drift aux côtés de Ford et de Vaughn Gittin Jr. Très actif dans le monde du drift, le manufacturier japonais a depuis misé sur l’ALMS, l’ADAC et le Super Taikyu Serie.
STP
La marque d’additifs américaine s’est affichée au début des 70’s en F1 sur les monoplaces March en sponsorisant Mario Andretti. Quand le pilote part chez Ferrari, elle prolonge son partenariat pour la saison de 1973 avant de quitter la discipline reine pour se focaliser sur la NASCAR aux côtés d’un certain Richard Petty, l’homme aux 1184 départs et aux 200 victoires (il a fini 555 courses dans le top 5 !). Aujourd’hui, les voitures rouge et bleu sont indissociables de la discipline.
Pour faire connaitre sa filiale financière, Renault décide d’en décorer ses voitures… R5 Turbo, R21 2.0 l turbo, R5 GT Turbo, Clio Williams et Maxi puis Megane Maxi… Une fois encore, même si on savait pas ce qu’était ce fameux nom, tous les amateurs de rallye l’ont retenu !
Quoi de mieux qu’une marque de boisson énergétique pour sponsoriser le sport auto… d’autant plus que chez Monster Energy, on préfère miser sur le show ! NASCAR, Drift, V8 Supercar, Baja, Rallycross avec, en figure de proue, Ken Block et ses prouesses youtubesques ! Forcément, ça aide… Quand c’est fun et que ça envoie du lourd… y’a Monster Energy !
Les manufacturiers japonais sont chauds en terme de comm’. Ce coup ci c’est Yokohama qui, depuis les 90’s, met en avant sa marque de jantes avec une livrée rouge et noire qui a marqué les esprits sur circuit et en rallye, mais la plupart du temps dans les championnats japonais. Peu importe, les images et vidéos, ça s’exporte, et ça finit par faire le buzz en dehors des frontières de l’archipel. Puis au pire, y’a les jeux vidéos. Objectif atteint !
Qui dit rallye, dit Yacco. Depuis plusieurs décennies, la marque de lubrifiant a surtout misé sur les spéciales en hésitant pas à accompagner les petites équipes amatrices. Une approche moins bling bling que celles de ses concurrents, mais au fil des années, ça a largement porté ses fruits…
Gitanes
Quand le cigarétier français veut se payer d’la pub, il choisit de s’afficher sur une Lola lors de l’édition 73 des 24h du Mans. Voilà qui va donner le top départ à des années de sponsoring dans le championnat des voitures de sport avec Matra, puis en F1 avec Ligier. Gitanes a aussi mis les pieds en rallye aux côtés d’Alpine et de Renault, ainsi qu’auprès d’autres écuries privées dans différentes séries…
Camel
On finit avec Camel… abonné aux rallye raid, notamment à celui qu’on appelait encore le Paris Dakar avec les Peugeot 405 et 205 T16. Mais pas que, le chameau a aussi trainé ses bosses en F1, en NASCAR, en touring car, en GT, en endurance… et à Pikes Peak.
Bien entendu, j’ai du en oublier… quoique. Car il ne faut pas confondre les livrées des sponsors avec celles des teams… parce que là aussi, entre Shelby, Alpina, BMW Motorsport ou encore, Kremer, Bastos ou le Alan Mann Racing, il y a de quoi vous en faire un deuxième épisode…
© DR via signatures éventuelles
Joli article à la nuance près que certain sponsor font partie intégrante d’équipe officielle d’usine dans certaines années et disciplines. A partir de là, la notoriété de toutes ne peut pas être la même au près du grand public que certaines comme les « chevilles ouvrières » de l’automobile comme des Yacco ou Motul qui intègrent leurs marketing sur leurs cœurs de marché.
De base certaines marques sont plus axées grand public que d’autres. Tout monde connait Marlback, Red Bull, Martini,Monster et cie.
Mais en France non passionné automobiles et sport auto qui connait Gulf, JPS, Jagermeister (certains un peu grâce à « Very Bad Trip », ADVAN???
Pour revenir sur la liqueur au logo à tête de cerf et fond orange, elle cible aussi beaucoup dans son sponsoring « son » marché domicile et moins l’international, ce qui explique une partie ma réflexion d’avant.
Dans le » pool » Monster il manque il le plus important actuellement Mercedes AMG F1 et dans une moindre mesure Yamaha en moto GP, mais on parle pas deux roux euh roues ici.
Dans le prochain épisode on pourrai voir du BASTOS, Elf, Matmut, Kronos? Là aussi ces firmes on des stratégies variées de sponsoring.
Merci pour ce joli article. Des livrés qui font rêver.
J’avais jamais vu la supra falken.
Merci les gars ! Super articles, je voulais faire une vidéo et j’ai une super source d’information !