Vous savez quoi ? Avec la Porsche 968, on a fait le tour de la question ! J’ai posé mon cul dans presque toutes les variantes… Coupé, Club Sport et maintenant Cabriolet. Ne reste plus qu’à trouver le proprio sympa d’une des 14 Turbo S (doit bien y avoir ça dans le Luberon non ?!), et la boucle sera bouclée. En attendant, aujourd’hui, on va prendre l’air…
J’crois que je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, mais un de mes plus gros kiffs derrière un volant, ça a été dans la Porsche 968 CS… La MP4 12C était pourtant bien plus puissante, la GTR R35 et la RS6 MTM aussi. La 964 Turbo 3.6 l plus violente, tout comme les 360 Modena Spider ou Corvette Z06 Final Edition. La Lotus Elise CR, plus affutée, alors que la Mercedes CLK 230K de Peter était inversement plus dansante ou la Eunos Cosmo bien plus exclusive… Bon, j’vais pas vous faire la liste. En attendant, aucune n’a été aussi fusionnelle que la 968 CS.
Pourtant, à la base, la Porsche 968 ce n’est finalement qu’une sorte de Maxi 944… pas maxi dans le sens de plus grosse, mais plus dans le sens où tout ce qui le nécessitait a été légèrement revu et optimisé. En même temps, la 944 était déjà bien née, une belle réussite qui se permettait même de mettre la pression à Sa Majesté 911. Donc les ingénieurs n’ont pas eu trop de boulot.
Il n’empêche qu’en 91, quand Porsche a voulu renouveler sa PMA, les ingénieurs ont limité la casse en y allant seulement avec de subtiles retouches esthétiques que certains vont rapidement comparer à un même plat simplement réchauffé. Et ils n’ont pas tout à fait tort puisque la 968 reprend les dessous de la 944 S2. Mais histoire de casser la lignée, Porsche y a collé un pare-choc et des phares escamotables reprenant l’esprit de la 928, de nouveaux feux, des jantes et des rétros Cup comme sur la 911 pendant qu’un aileron qui se fait discret a poussé sur ses fesses. Dans sa globalité, difficile de cacher l’ADN, mais dans les détails, on peut dire que ce n’est plus vraiment la même. Pourtant le châssis ne change pas, si ce n’est peut être quelques réglages revus, et encore ! Au niveau du moteur, le gros 4 cylindres de 3.0 l reçoit le renfort de la culasse Variocam (calage variable des arbres à cames) pour passer de 211 à 240 ch avant d’être accompagné d’une boite 6. Avec un peu plus de 1400 kg sur la balance (100 de moins pour la CS) et une répartition des masses de 50/50, la 968 offre un équilibre bluffant…
Malheureusement ça ne suffira pas pour renouveler les chiffres de ventes de la 944… la recette ne prend plus puis entre temps, la concurrence s’est reveillée pour proposer une offre variée. La 968 va s’écouler à un peu plus de 10500 exemplaires alors que sa frangine 944 avait dépassé les 162000 ventes. Ouais, le ratio fait mal ! Du coup, au bout de trois ans de carrière, Porsche stoppe le massacre et préfère miser sur le Boxster… mais ceci est une autre histoire.
Sur les 10500 Porsche 968 qui sortiront des usines Zuffenhausen, 3959 vont perdre la tête… ou du moins le toit. En échange, elles gagneront 70 kg sur la balance. Cela ne gâche rien à leur équilibre, mais faut avouer que niveau sport, on est loin de la philosophie pure et dure de la CS, faut pas déconner non plus. Mais pour enchainer les virées cheveux au vent, sans pour autant fuir les virolos, elle reste un engin savoureux et agréable. En gros, si elle est plus à l’aise sur des enchainements rapides en mode GT, elle ne rechigne pas non plus à la tâche que le terrain devienty un peu plus délicat et technique. Bien sûr, si c’est pour se la jouer spéciale du Monte Carl’, autant miser sur une Elise. Mais si c’est pour se payer un week-end en amoureux avec madame, elle vous évitera le divorce, contrairement à l’anglaise aussi raide qu’efficace.
A l’arrive, la balade sur les petites routes du Luberon s’est avérée être le terrain de prédilection de notre 968 cab’, essayé en compagnie du Steph’ de VDR84. Fraichement importée sur commande, l’allemande s’affichait d’un Kobalt Blau peu courant et d’un habitacle aussi sobre que noir… et solide. Pas de fioriture, chaque chose à sa place. Et en dehors du style, on s’étonne même de voir que l’engin affiche presque 30 ans. La Deutsch Qualität, dans les 90’s, c’était peut être chiant, mais ça tenait le coup.
Pour le reste, c’est du kiff, à partir du moment où on a conscience de ne pas être au volant d’une hypersportive. Ca marche, ça tient, mais on se surprend à rapidement préférer le mode cruising, tout en pouvant, si l’envie vous en prend, accélérer le rythme. De toute façon, elle vous avertira quand ce sera trop, en commençant à se tortiller et en passant en mode sous virage. M’enfin pour en arriver là, faudra quand même lui en faire voir. Et contrairement à une Lotus Elise qui de demande qu’à être cravachée, la Porsche 968 Cab’ se savoure presque à tous les rythmes. Docile, elle s’adapte à l’humeur de celui qui la mène sans pour autant se montrer provocatrice en amatrice de fessée !
Une découverte bien sympathique… qui rendrait finalement le coupé obsolète. Parce qu’à l’arrivée tu te dis que la 968 elle doit se savourer en duo. Le cab’ pour les jours tranquilles et la CS pour passer en mode arsouill’ ! ‘Fin bon, pour celui qui veut franchir le pas, il est conseillé de se bouger le cul… sa rareté ne l’a pas aidée à échapper à fièvre spéculative. Et s’il reste encore quelques coups à faire, bougez vous, ça ne va pas durer encore bien longtemps !