Je reconnais que coller R12 et outlaw dans la même phrase, ça fait quand même vachement bizarre ! Pourtant c’te R12 a pris sa race. Swap, suspension revue, jante alu… lui manquerait plus que la bande blanche à la Starsky et Hutch (car n’en déplaise aux fans d’IAM, elle est pas rouge la bande !). En même temps, d’origine elle aurait eu peu de chances de poser ses roues sur DLEDMV… à moins d’être une Gordini.
69 c’était l’année érotique… puis y’a eu la R12 qui a calmé toutes le ardeurs ! Attendez, si vous trouvez la R12 sexy, c’est que vous devez vous amuser à aller choper dans un Ehpad parce que sérieusement, une R12 c’est aussi excitant qu’une charantaise. Par contre, dans les 70’s, pour enchainer les kilomètres, elle faisait le taff malgré ses 54 ch… au moins tu prenais le temps de profiter du paysage, et en famille ! A croire que ça plaisait puisque la R12 va même devenir en 73 la voiture la plus vendue de France… et qu’elle finira sa carrière avec presque 4,1 millions de voitures assemblées.
Avec la Gordini, Renaut venait pimenter sa berline compacte en y greffant le 4 pattes 1.6 l de la R16 TS revu par le sorcier Amédée Gordini pour le faire passer de 83 à 113 ch. Avec 980 kg, la 12 devenait sportive. Son traitement esthétique réussissait même à la rendre attirante… en tout cas bien plus qu’une banale TL.
La R12, c’est aussi une voiture internationale. En Europe de l’est assemblée sous licence chez Dacia, en Afrique, en Turquie, aux USA et au Canada, mais aussi en Amérique du sud. D’ailleurs en 78 Renault engage une R12 TS au Tour d’Amérique du sud. Accrochez vous, une course de 28592 km (oui, y’a pas de faute de frappe) répartis sur un mois et 25 étapes. Elle n’aura droit qu’à une seule édition et reste encore aujourd’hui la plus longue course auto jamais organisée. La 12 remportera sa catégorie, la Classe B.
Certains marchés auront même droit à leurs versions spécifiques comme la R12 Alpine en Argentine ou la R12 Routier (oui c’est son nom) produite en 79 au Mexique et qui représente la sommet de la gamme, avec son 4 cylindres 1.6 l de 72 ch et reconnaissable à ses double optiques. Eh bien c’est l’une d’elle que je vous ai dégotée.
Sauf qu’entre temps, elle a déménagé aux USA et en a profité pour recevoir quelques modifs. La peinture a été refaite, les chromes sont remplacés tout comme les pare-chocs et les rétros qui viennent d’une R12 TS et le capot piqué à une Gordini. Au niveau du châssis, la suspension et plus dure et un chouill’ plus basse, et des jantes en 13″ viennent remplir les ailes, chaussées en BFGoodrich Radial T/A de 175/70 à lettrage blanc.
Sous le capot, le bloc affiche désormais 2.0 l pour 104 ch hors taxes… puisqu’il a été libéré à l’admission et à l’échappement. Il s’agit d’un gazier de R18 GTX, gavé au double corps et accompagné de sa boite 5 manuelle. A l’arrivée, on n’doit pas être bien loin des chronos d’une Gord’, même si la philosophie de la voiture est restée orientée vers le confort.
Dans l’habitacle, rien de spécial si ce n’est la sono et sa collection de HP et le volant bois Nardi qui apporte une p’tite touche de distinction qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir à bord d’une R12… du moins de notre côté de l’Atlantique où les populaires tricolores, en dehors des retraités nostalgiques, ont du mal à décoller de cette étiquette de caisses nazes… en même temps, c’est de cette façon que j’ai commencé cet article, en parlant d’une caisse ringarde. Et pourtant, au delà des apparences, le potentiel est là… suffit juste d’y penser.
© TzucuNY via BaT
préparation amusante et cohérente!!!
Moi la mienne est de 1974 et jamais je m’en separerai